Mourir à Chamonix

Yves Ballu

472 pages

Résumé :

Gilles Brunel était-il un fou criminel ? Paul l'a cru, jusqu'à ce que le glacier recrache le corps de son père, et que le doute s'installe dans son esprit : à Chamonix, les morts violentes ne se produisent pas toujours en montagne, et lorsqu'un alpiniste se tue dans une paroi difficile, la fatalité n'est pas forcément coupable...
Avec des rebondissements qui tiennent le lecteur en haleine jusqu'à la dernière ligne, ce suspense campé dans le microcosme chamoniard des années soixante met en scène des personnages hauts en couleur : guides ancrés dans leurs traditions, grimpeurs arrogants, notables couvant la poule aux œufs d'or, touristes indolents... En cherchant la vérité sur ce père qu'il a détesté pendant douze ans, Paul va découvrir l'amour...
et croiser d'autres cadavres. Son enquête à hauts risques va l'emmener très loin, jusqu'à un rendez-vous avec lui-même, avec la mort, au fond d'une crevasse. A vouloir percer les secrets de la vallée et conquérir les parois inviolées, les idéalistes se brûlent parfois les ailes...

L'avis de Citrouille :

Pour rendre mon avis sur ce livre, il me faut le faire en trois parties : Paysage, Fond et Forme. Car s’il l’on considère seulement l’un de ces trois éléments, ce roman peut passer du « coup de cœur » à « ouais sans plus ».

Pour le paysage. J’ai pris des vacances à Chamonix, à côté du mont Blanc. Et rien au monde n’est plus cool que de lire la description d’une montagne et de pouvoir l’admirer. L’immersion est totale. Je me suis prêtée au jeu du « Où suis-je ? » par rapport au roman. « La maison des guildes » ou « le peloton de gendarmerie de Haute Montagne » n’ont jamais été autant regardé avec admiration et intérêt. Ce roman (loin du roman documentaire ou historique) est une fiction qui m’a fascinée.  S’il fallait que je prenne en compte seulement ce point-ci, ce livre serait un coup de cœur ! J’ai lu ce  livre avec un intérêt dévorant.

En ce qui concerne le fond, on a beaucoup de personnages. Des fois, je me perdais, mais je finissais quand même par m’y retrouver. Les personnages sont tous hauts en couleur. Délirants et intéressants à leur manière. Certains sont très vulgaires, mais ils rendent l’ouvrage plus « authentique ». Paulo est un personnage très intellectuel. Sa psychologie et sa logique m’ont plu et son « évolution » aussi, il adore la musique classique et parle bien. J’ai trouvé sa façon d’aborder la musique très … originale. Camille, elle, j’ai eu un mal fou à la cerner. Il m’en a fallu du temps. Mais quand tout s’est mis en place, je l’ai appréciée. (D’ailleurs quand tout a pris son sens dans mon esprit j’ai été captivé par l’histoire). Les « Parisiens » (je n’ai pas compris pourquoi on donne ce nom à toutes les personnes non savoyardes) sont Tom et Basile. Ces derniers sont les deux leaders de leur groupe. Les autres membres, on les oublie vite. Ils n’ont pas un grand intérêt comparé à Basile et Tom. Par certains aspects, Basile me fait un peu penser à Ben dans Mercy Thompson (c’est mon personnage favori).  Tom et lui sont des personnages drôles (à cause de leurs jeux de mots pourris et de leurs coups dans le nez). Sans ces personnages, l’histoire serait plus terne, beaucoup moins drôle.

J’ai aimé ce livre, j’ai totalement adhéré.

Pour la forme ? Les cinquante premières pages m’ont semblé brouillonnes. En plus, j’ai commencé ma lecture avec le résumé en tête, et il m’a mise sur une mauvaise voie. J’ai lu le roman en attendant quelque chose qui ne venait pas. Il m’a fallu attendre la cinquantième/soixante dixièmes page pour que tout se mette en place (dans mon esprit comme dans le livre). Une fois, le récit ayant pris tout son sens, il devient entrainant addictif. La forme des chapitres désoriente un peu au début, mais on s’habitue vite.

L’auteur a su me guider dans son histoire. Il m’a eu sur le « grand méchant » de l’histoire. Je l’avais suspecté. Ce livre est pour moi une jolie découverte (ce n’est pas un coup de cœur, mais il reste à part des autres, je m’en souviendrai). Je vous le conseille à tous !