• Le secret du Lac - Linda Howard

     

     

    Le secret du lac

     

    Linda Howard

    Éditions J’ai lu pour elle

    343 Pages

     

     

     

     

    Résumé :

     

    À quatorze ans, Clémence Devlin a été abandonnée par une mère infidèle puis exclue de la petite ville de Prescott. À l’origine de ce départ : Gray, le fils de Guy Bouvier, l’amant de sa mère. Si Clémence avait le béguin pour Gray, ce dernier la haïssait. Car en découvrant la relation adultère qu’entretenaient leurs parents, il avait été fou de rage. Aujourd’hui, des années plus tard, Clémence revient à Prescott sous le regard acéré de Gray. Or, la jeune femme n’en a que faire. Si elle est ici, c’est pour tirer les choses au clair, car elle n’a qu’une certitude : sa mère ne s’est jamais enfuie avec Guy, pour la simple raison que ce dernier est mort…

      

    L’avis de Manue :

     

    Finalement, me voilà qui change mon fusil d’épaule au dernier moment, car je n’avais pas du tout prévu de faire ma chronique sur cet ouvrage. D’ailleurs, si certains ou certaines d’entre vous ont suivi la page Facebook de Lecture-Mania hier vous avez remarqué que je me suis aventurée à Cultura ce week-end et en est ressortie avec plusieurs romans. D’habitude quand je mets les pieds dans une librairie, je sais déjà ce que je vais acheter. J’ai ma petite liste du moment, selon mes envies. Au départ, je n’étais partie que pour acheter deux romans, et puis de fil en aiguille me voilà avec trois de plus sur les bras, dont un qui ne faisait même pas partie de ma liste d’envie. C’était le dernier sur le rayonnage, et je ne sais pas, la couverture m’a sauté aux yeux, je n’ai plus eu qu’à tendre la main et sans trop d’effort à parcourir le résumé et il m’a intrigué. De là, je ne pouvais plus envisager de partir sans l’acheter et puis le prix était raisonnable : six euros soixante ! À ce prix-là, je me suis dit que je serais bête de ne pas me faire plaisir et autant le dire tout de suite, je ne regrette pas du tout mon achat, mais alors pas du tout ! C’est même une agréable surprise. Avant même de lire le roman, j’avais déjà eu le coup de foudre, coup de foudre qui s’est confirmé au fil des pages. Je n’ai même pas mis vingt-quatre heures pour le dévorer, j’étais tellement embarquée dans l'histoire, captivée par les personnages que je n’ai pu me résoudre à aller retrouver mon lit douillet que sous le coup des trois heures du mat, et encore c’était parce que ma vue commençait à se brouiller !  Et à peine étais-je levée ce matin vers huit heures que je plongeais à nouveau dans ma lecture et l’achevais en fin de matinée. Un méga coup de cœur en perspective !

    Alors cet ouvrage, c’est un mélange de romance, d’une pointe de suspense parsemée d’un petit côté thriller et tout cela bien sûr arrosé d’une légère pointe d’érotisme parce qu’on a droit à un peu de sensualité entre nos deux persos principaux.

    L’histoire se déroule dans la petite ville de Prescott où tout le monde connait tout le monde, mais particulièrement les Bouvier, la famille la plus influente et la plus respectée de la ville. D’un autre côté se trouvent les Devlin, la famille la plus décriée, considérée comme des parias de la société et de la racaille. Les Devlin comptent parmi leurs membres Renée, une mère frivole et aguicheuse qui n’hésite pas à se servir de ses charmes pour l’argent, Amos un père alcoolique et violent, Jodie une sœur aînée qui suit les traces de Renée, deux fils adeptes des fêtes en tout genre, de la drogue, du sexe et de l’alcool, Scottie, le plus jeune des fils handicapé mental, et bien sur le meilleur pour la fin : la belle, jeune et fragile Clémence Devlin, d’une maturité épatante pour son âge et qui à elle seule porte une lourde responsabilité. C’est elle qui s’occupe de son jeune frère Scottie. Elle lui est entièrement dévouée. Entre eux existe une complicité fusionnelle, elle est devenue au fil du temps comme une mère de substitution pour lui et gère le foyer familial comme sa mère devrait être en mesure de le faire. Néanmoins, Renée ne porte que peu d’intérêt à sa famille et n’a aucun scrupule à s’en aller rejoindre Guy Bouvier pour s’envoyer en l’air de temps à autre. En échange, toute la famille Devlin est logée gratuitement par Guy Bouvier. Mais voilà, toute la ville est au courant de leur aventure, ce n’est plus un secret pour personne et les Devlin sont devenus la risée de Prescott. Ils sont particulièrement détestés de Monica et Gray Bouvier, les enfants de Guy qui s’ils ne tiennent pas rigueur des frasques de leur père haïssent la famille Devlin pour leur légèreté, leur manque de savoir-vivre, leur pauvreté évidente et leurs mœurs dissolues. Même si Clémence a conscience du déséquilibre familial dans lequel elle vit et s’en trouve malheureuse, parfois violentée par son père lorsqu’il a bu plus que de raison, railler par sa sœur, et mépriser par ses frères, elle garde la tête haute, surtout pour Scottie qu’elle sait dépérir de jour en jour. Le petit garçon est malade et son cœur s’affaiblit. Clémence a conscience que ses jours sont comptés. Mais cette situation ne l’empêche pas de nourrir une profonde fascination pour Gray Bouvier depuis son plus jeune âge. Elle prend plaisir à l’observer en cachette dans la maison de campagne des Bouvier près du lac. Chaque fois qu’elle le croise, elle vit ce moment comme une aubaine. Gray est à ce moment-là de son existence son moment de calme avant la tempête. Clémence grandit et va nourrir au fil du temps des sentiments profonds pour le jeune homme qui ne la quitteront pas.

    Gray, quant à lui n’échappe pas à la règle : il méprise les Devlin comme tout le monde d’ailleurs à Prescott, mais il admet que la jeune Clémence qui a hérité de la beauté de sa mère et de ses cheveux auburn a l’air plus respectable que sa fratrie. Il admire presque son courage et la volonté avec laquelle elle s’occupe de son jeune frère. Mais elle n’est qu’une gamine pour lui. À vingt-deux ans alors que son père lui apprend à reprendre les rênes des affaires familiales, il ne s’attend pas à le voir quitter la demeure familiale sans demander son reste. C’est un véritable coup de massue pour lui, personne n’aurait jamais pensé qu’il puisse quitter la magnifique, froide, mais néanmoins admirée Noëlle Bouvier. Pourtant, c’est la terrible vérité qui l’assaille. Son père aurait abandonné sa famille pour s’enfuir avec sa maîtresse. Ivre de rage Gray se précipite chez les Devlin pour en avoir le cœur net et découvre que Renée n’est pas rentrée de la nuit. La boucle est bouclée : les deux amants ont laissé mari, femme et enfants derrière eux sans le moindre scrupule. Clémence est également aussi abasourdie alors qu’elle assiste à la fureur que Gray Bouvier déverse sur Amos Devlin. Si son père les a abandonnés, il n’est plus question pour lui de laisser vivre la famille Devlin sous ce toit aux frais des Bouvier. Il leur intime de quitter la maison sur-le-champ et s’en va non sans un pincement au cœur en remarquant la détresse de la jeune Clémence. Il ne s’attendait pas en annonçant la nouvelle à sa mère et sa sœur à ce que cette dernière, Monica tente de mettre fin à ses jours. Très attachée à son père, elle ne supporte pas l’idée qui leur ait préféré cette femme sans honneur à sa propre famille. En sortant de l’hôpital, alors qu’il croise les deux frères de la famille Devlin ivres au volant de leur véhicule, son sang ne fait qu’un tour. Gray se rappelle alors ses menaces proférées quelques heures plus tôt et les met à exécution. Gray Bouvier n’est pas homme à parler dans le vide et la sentence est irréversible. Avec l’aide des forces de l’ordre, en pleine nuit, il fait jeter toute la famille Devlin à la rue, leur laisse à peine le temps de prendre leur affaire. Clémence est humiliée comme jamais, vêtue d’une simple chemise de nuit, jetée comme une malpropre dehors, elle tente de regrouper leurs affaires. Alors que les phares des voitures de police l’éclairent, la lueur laisse découvrir son corps de jeune femme et tous les hommes présents la regardent s’affairer. Tous sont troublés par la beauté évidente de l’adolescente même Gray qui se déteste d’en venir à désirer une Devlin, un nom pour lui synonyme de traînée. Il les juge responsables de tous leurs malheurs et ne supportant pas d’être troublé par les charmes de la jeune femme va jusqu’à l’insulter au vu de tout le monde. Clémence en restera profondément meurtrie.

    Douze ans s’écoulent et maintenant âgée de vingt-six ans, Clémence a pris sa revanche sur la vie en montant une agence de voyages qui lui permet de vivre sans avoir à compter. Elle est bien décidée à faire la lumière sur ce qui s’est passé quelques années plus tôt, car Clémence est sûre d’une chose : c’est que sa mère ne s’est jamais enfuie avec Guy Bouvier comme ceux-ci l’ont pourtant affirmé. Et pour cause, elle a retrouvé Renée qui vit désormais avec sa grand-mère. Renée n’a jamais revu Guy Bouvier depuis toutes ces années et semble garder le silence sur la raison de sa disparition. Clémence n’a pas dit son dernier mot, elle veut savoir ce qui lui a valu cette nuit-là de voir sa vie totalement chamboulée, d’être séparée de sa famille pour finir par être placée avec son frère en famille d’accueil. Autant dire que le comité d’accueil est glacial. Les Bouvier ne veulent plus avoir à faire aux membres de la famille Devlin et craignent le scandale. Gray use de tous les subterfuges pour jeter Clémence hors de la ville. Mais celle-ci a plus d’une corde à son arc et résiste. Elle ne quittera pas Prescott sans avoir fait la lumière sur toute cette affaire ! Elle est même persuadée aux vues de ses investigations que Guy Bouvier n’a jamais disparu de son plein gré et penche pour la thèse de l’assassinat. Guy Bouvier n’a jamais plus donné de nouvelles à personne depuis ce fameux jour. Clémence fouille, interroge et finit par s’attirer les foudres d’une personne anonyme qui la menace s’il elle ne quitte pas la ville de s’en prendre à elle. Clémence a peur, mais ne baisse pas les bras. Elle relève les manches. Qui que ce soit, elle ne se laissera pas intimider, elle est trop proche de découvrir la vérité et de laver le nom des Devlin de toutes les accusations calomnieuses dont ils ont été l’objet. La jeune femme est têtue, caractère qui lui vaut d’ailleurs le respect et l’admiration sans bornes de Gray qui ne peut que remarquer son courage et sa combattivité à toute épreuve. Elle n’a décidément rien à voir avec les autres Devlin. Clémence est une créature à part, une qui le fascine comme jamais une autre femme n’y est parvenue avant elle. L’attirance qu’il éprouve pour la jeune femme est intacte. Il a beau tenter de la faire fuir, le désir prend le pas sur la raison. Clémence résiste à ses avances soudaines n’ayant aucune envie d’être traitée comme sa mère auparavant. Elle ne veut pas être la maîtresse d’un Bouvier ni reproduire le même schéma chaotique que la relation que Guy et Renée entretenaient. Mais les évènements vont les rapprocher. Paniquée par les menaces anonymes, ils en viennent à se rapprocher. Admettre la réciprocité de leurs sentiments mutuels n’aura rien d’évident sans compter que le danger rôde sans qu’il sache encore de quel côté regarder. Car Guy Bouvier n’était pas l’homme d’une seule femme et la liste des assassins potentiels s’allonge d'heure en heure.

    Pas de doute, ici on ne manque d’intrigue, entre Clémence et Gray, Noëlle Bouvier, le supposé meurtre de Guy et la belle Monica on suit tous ces personnages avec beaucoup d’intérêt sans cesser de se demander où l’auteur va nous conduire, car tout nous semble possible. Tout comme l’héroïne, on doute. En somme, j’ai adoré cette lecture, j’ai été emballée par l’histoire, presque envoûtée par l’attraction qui semble avoir pris possession des personnages. Le suspense est au rendez-vous et à son comble ! Je n’ai pas cessé de m’interroger sur le meurtrier de Guy Bouvier parce que jusqu’à la fin, toutes les pistes restent envisageables. On n’est certain que d’une chose : le meurtrier est un proche de Guy Bouvier. Personnellement, je n’ai compris qui c’était que lorsque Clémence appelle sa mère pour tenter de la mettre au pied du mur et de lui soutirer tant bien que mal des informations. Renée sait et pour une raison mystérieuse se tait. Le suspense est haletant, on n’en perd pas une miette, page après page, on a hâte de savoir qui est derrière tout ça, qui manigance depuis des années pour dissimuler la terrible vérité. On s’interroge sur les motivations, on se demande pourquoi Renée si elle ne s’est pas enfuie avec Guy n’est pas revenue auprès de sa famille. Et dans le même temps, on prend plaisir à voir évoluer Gray et Clémence. Ils se chamaillent, tentent de résister, mais l’attraction entre eux est trop forte même si la rancœur et les blessures de chacun les poussent à se détester, ils prennent conscience que leurs querelles n’ont rien à voir avec eux, mais qu’il est question uniquement de leurs parents. Clémence est le portrait craché de sa mère, et pourtant elle est tout l’opposé de celle-ci. Gray ne reste pas hermétique à son charme. C’est une femme désormais. Clémence n’a jamais cessé de l’aimer même si elle n’a jamais oublié les paroles sévères que Gray avait prononcées à son encontre cette fameuse nuit.

    C’est une lecture à ne pas rater, fluide, une intrigue bien écrite, bien menée, sans l’ombre d’un couac. L’écriture est facile, ça se lit vite. Clémence est une jeune femme pleine d’entrain au fort caractère et on éprouve beaucoup de compassion et de sympathie pour elle. On comprend sa douleur, ses souffrances d’enfant. D’ailleurs, elle m’a beaucoup fait penser à Mathilda dans le film « Léon ». Cette petite fille coincée au beau milieu d’une famille un peu barge et qui tient plus que tout à son petit frère, seul être qui trouve encore grâce à ses yeux. L’amour qu’elle porte à son frère est touchant. Elle est marquée par les souvenirs de son enfance de petite va nu-pied sans le sou et cette image lui colle encore à la peau même si depuis elle a tout fait pour s’en défaire et réussir professionnellement parlant. Gray lui n’a pas changé, beau autoritaire, séduisant et brillant. Leurs retrouvailles ne manquent pas de faire des étincelles.

    J’ai eu beaucoup de plaisir à lire cet ouvrage jusqu’au bout. C'est une lecture très addictive. Il n’y a pas une seconde où je me sois ennuyée, ni ressentie l'envie de le poser. Je me suis accrochée au roman jusqu’à la fin. Un mélange comme je les aime, il comporte tous les ingrédients pour en faire un coup de cœur. On peut dire que la forme du roman est une petite réussite, une de celle qui marque les esprits !

    Je vous souhaite une bonne semaine les manias ! ;)

    Xoxo.

    Manue.

     


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  • Commentaires

    2
    Dimanche 19 Janvier 2014 à 21:28

    *Manue* Merci à toi de m'avoir lue, je suis ravie en tout cas que mon avis te donne envie de le lire personnellement j'ai adoré et j'espère qu'il en sera de même pour toi :) C'est un roman en tout cas qui mérite d'être découvert !

    1
    Langlet Ophélie
    Dimanche 19 Janvier 2014 à 21:10

    ah je dis oui! tu as su me donner envie!! a noter dans ma liste de livres à acheter!!! MERCI pour ta chronique!!

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