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Oser 20 histoires de Sexe en 2050
Osez 20 histoires de sexe en 2050
Recueil de nouvelles
Éditions La Musardine
249 Pages
Résumé :
Attention: le livre que vous tenez entre les mains est une machine à avancer dans le temps. Si vous l'ouvrez, vous serez propulsé dans le futur et y découvrirez comment on fera l'amour en 2050. Mais voulez-vous vraiment le savoir ? Voulez-vous vraiment vous initier aux jeux sexuels en réseau ? Découvrir la machine qui permet de vivre ses rêves érotiques ? Savoir comment baiseront les femmes rebelles sous une dictature féministe ? Découvrir la vie sexuelle de Nicolas Bedos en 2050 ? Bref, visiter le futur tel que Jules Verne n'a jamais osé l'imaginer ? Si le programme vous tente, prenez garde: vous n'aurez peut-être plus envie de revenir au temps présent...
L’avis de Manue :
Je tiens dans un premier temps à remercier les Éditions La Musardine pour ce partenariat et leur confiance !
Alors, comme j’ai pu le dire notamment dans mon avis sur « The touch of love » de Linda Saint Jalmes, je ne suis pas très nouvelle ni roman en format court. Mais j’ai voulu retenter l’expérience et ce recueil me semblait être très attrayant au vu de sa quatrième de couverture pour renouer avec ce genre. Alors est-ce que la promesse est tenue ? Est-ce que je n’ai plus envie de revenir au présent ?
Eh bien, pas vraiment. Mon avis sera en demi-teinte. Étant donné le nombre de nouvelles que le recueil comporte, je ne peux malheureusement m’étendre sur chacune d’entre elles. Elles ne sont à mon avis pas toute au même niveau, j’ai pu déceler certaines incohérences notamment parmi les premières, mais rien de très grave non plus. J’en ai survolé certaines, mais ça c’est toujours le risque dans les recueils. Forcément, certaines nouvelles plaisent plus que d’autres. On a des styles différents, des points de vue différents aussi. Le gros point fort du recueil, c’est qu’il y a de la créativité, de l’imagination dans ces nouvelles. Ce que je regrette, c’est qu’elles sont toutes assez pessimistes. Je m’attendais à un futur un peu fou, à un peu de piquant, de mordant, un futur ultra sensuel, ultra libéré, et en fait ce n’est pas du tout le cas.
Hormis les technologies de pointe ultra sophistiquées en 2050, les libertés individuelles ont régressé. On se retrouve dans des situations avec des états autoritaires ou le sexe répond maintenant à des lois et des normes. Pour moi, déjà ça casse un peu l’ambiance à la base parce que faire l’amour à mon sens, c’est synonyme de plaisir, de liberté de faire ce que l’on veut de son corps dans le respect de son partenaire. Et là, finalement, même si les héroïnes prennent leurs pieds (ça, on peut le comprendre parce que la plupart du temps les différents personnages des différentes nouvelles se retrouvent en position d’enfreindre les règles, et tout le monde sait qu’aller au-delà des interdits est très excitant), le lecteur lui reste un peu sur le carreau, presque septique. On se pose beaucoup de questions et on zappe le côté sensuel.
En fait, si on fait le tour des nouvelles, on se rend compte qu’on tourne autour des thèmes suivants : futur où le sexe est aseptisé, robotisé, virtuel, ultra contrôlé, sexe avec clones, hermaphrodites, disparition ou raréfaction des hommes, mère porteuse avec obligation gouvernementale de procréer…. Bon, ce n’est pas la joie en somme.
Enfin, tous ces thèmes ne donnent pas un ton très réjouissant à ce recueil qui avait pourtant une bonne idée de départ. C’est dommage de n’avoir pas eu l’idée d’aller explorer des voies plus optimistes. On vit dans un monde où le but est de développer les libertés individuelles, enfin je crois que c’est le but de la plupart des gens et là on a l’impression de régresser. Au final, j’ai plus été désolée pour les personnages qu’autre chose, j’ai parfois pu avoir pitié. Alors non, je n’ai pas vraiment une envie folle de me retrouver en 2050 si le sexe est ainsi. Parce que, pour moi, la définition même du sexe c’est plaisir, partage, sensualité, tendresse, alchimie, passion, émotion enfin vous l’aurez compris, c’est un moment où plus rien ne compte hormis le plaisir que l’on prend avec son partenaire et qu’on lui donne également, et ça l’est surtout parce que c’est encore un des rares domaines où l’on reste aujourd’hui totalement maître de soi, libre d’agir comme bon nous semble (bon je parle dans le cadre de deux adultes consentants bien évidemment). Alors, là, pour le coup, se retrouver en 2050 dans des situations où la chose est très encadrée, voire parfois où le but n’est plus le plaisir, mais la procréation pour le coup, ça peut refroidir. Et puis il faut dire aussi que les nouvelles manquent d’émotion, on a beaucoup de description de sensation corporelle, mais pas une fois il n’est question de sentiment. Je sais qu’on n’est pas obligée de s’aimer pour faire la chose, mais bon, je ne pense pas que l’amour sera un concept dépassé en 2050. Je n’aurais pas été contre une ou deux nouvelles qui parlent de sexe et d’amour. Finalement, 2014, ce n’est pas si mal à bien y regarder.
D’ailleurs, il n’y a pas si longtemps, quelqu’un m’a dit que les lecteurs appréciaient rarement les romans où le personnage principal est dépeint de manière antipathique. Je pense que c’est la même chose pour les romans pessimistes. Certes, il y a les dystopies qui au départ sont pessimistes, mais tout l’intérêt réside dans le combat des persos pour la liberté et l’espoir qu’il transmet au lecteur. Dans une nouvelle, j’avoue qu’il est difficile d’essayer d’améliorer le contexte de l‘histoire. C’est un format court qui ouvre des possibilités restreintes en matière d’évolution scénaristique.
Un autre pont m’a chagriné. On a des scènes lesbiennes dans le roman, mais aucune scène gay. On ne peut pas dire que les hommes soient mis en avant dans le recueil, voire même, on a l’impression qu’ils ne servent plus à grand-chose. Dommage… Finalement, le rapport de force est inversé, les femmes sont clairement mises en avant. Je ne sais pas, je suis une bisounours qui milite pour la stricte égalité des sexes et n’ont pour inverser les rapports de force.
Malgré toutes ces remarques un peu négatives, je ne peux nier que certaines nouvelles sont émoustillantes. Quelques-unes tirent leur épingle du lot et se détachent du reste.
Enfin, bref, je pense que le futur n’est décidément pas à ma portée. Le mieux est de vous faire un avis en le lisant. Moi, j’ai jeté un petit coup d’oeil dans la collection "Osez" des Éditions La Musardine et je vais me laisser tenter par d’autres thèmes, qui, je pense sauront me distraire davantage ;) Par exemple, il y a en un qui se nomme « 20 histoires de sexe au bureau », un autre « 20 histoires de sexe en vacances » ou encore « 20 histoires de sexe avec des pompiers ». Bah oui, j’adore les pompiers, l’uniforme est un de mes fantasmes comme beaucoup de femmes je pense. Lol parce qu’un pompier sait comment éteindre les feux de toute nature :p
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