• Sexe, mensonges et banlieues chaudes - Marie Minelli

     

    Sexe, mensonges et banlieues chaudes

     

    Marie Minelli

    Éditions La Musardine

    178 Pages

     

     

     

    Résumé :

     

    Sara vit à Neuilly avec son fiancé, Amaury de Saint-Sauveur. Entre les brunchs avec ses copines futiles et son boulot à la fondation pour les Femmes du monde,  dirigée par sa belle-mère, elle ne se sent pas à sa place et décide de gagner sa liberté. Afin de décrocher le job de reporter TV qui la mènera à l'indépendance professionnelle,- elle se fait passer pour une Marocaine vivant en Seine-Saint-Denis. C'est là que son chemin croise celui du mystérieux Djalil... Et si son salut se trouvait de l'autre côté du périph' ? Peut-elle décemment quitter sa vie confortable à Neuilly pour aller vivre avec ce banlieusard qui ne lui promet rien ?

     

    L’avis de Manue :

     

    Tout d’abord la moindre des choses avant de débuter cet avis, il me semble, c’est de remercier les Éditions la Musardine qui dans le cadre d’un service presse m’ont permis de lire cet ouvrage. Les Éditions la Musardine pour ceux qui s’en souviennent, je les ai découverts en lisant « Sex in the Kitchen » de Octavie Delvaux. Même si mon avis avait été mitigé, j’avais apprécié cet univers alors j’avais hâte de me plonger de nouveau dans un de leurs romans et c’est maintenant chose faite !  Alors, je dois dire que « Sexe, mensonges et banlieues chaudes » est certes dans la lignée de « Sex in the Kitchen », mais pour moi, il s’en démarque nettement dans le sens où j’ai trouvé ce roman bien meilleur que son cousin, et ce par plusieurs aspects que je ne vais pas tarder à évoquer plus bas !

    « Sexe, mensonges et banlieues chaudes », c’est une comédie érotique et romantique, mais c’est surtout de mon point de vue ma dernière perle en date. Ce n’est pas un coup de cœur. Certes, un coup de cœur a davantage de critères subjectifs qu’objectifs, mais c’est un roman que j’ai lu d’une traite, je n’ai pas pu m’arrêter, comme aimantée, page après page, captivée, voire même charmée par la plume de l’auteur. On peut dire sans crainte que j’ai lu ce roman comme si j’étais dans une course poursuite effrénée, à tel point que j’avais du mal à retrouver mes esprits à la fin (surtout pour m’arrêter de rire !).  Je ne voulais pas le lâcher. J’avoue que mes classifications sont floues, mais pour vous donner un ordre d’idée : il a y a le coup de cœur, le kick (presque coup de cœur), le « lu d’une traite » (dont vous l’avez compris fait partie ce roman) et puis les autres en partant du : « j’ai adoré », à « moyen », à « passable », à « peu faire mieux », et ce jusqu’à ceux « à éviter » ! Ici, on est donc en troisième position ce qui est un bon classement à mon sens, non ?

    L’histoire débute fort avec un prologue détonnant qui a tout de suite piqué ma curiosité, mais qui m’a mis d’entrée de jeu dans l’ambiance, car il m’a fait rire. Ça annonce la couleur ! Dès lors, le ton était donné et ma lecture lancée ! Sara petite fille à papa pourrie gâtée s’ennuie ferme dans sa petite vie de mondaine d’autant plus qu’elle a écopé d’un fiancé fils à papa également (bah oui on évite l’embarras de faire un mariage de mauvaise fortune tel est la coutume entre gens aisés de la bonne société) avec un nom à coucher par terre (Amaury de Saint Sauveur, c’est pompeux, hein ?), mais qui comble de malchance ne parvient pas du tout à la faire grimper aux rideaux. En même temps, comment avoir un orgasme avec un type qui lorsqu’il monte au septième ciel crie dans vos oreilles : « Vive la France ! » ? No way !

    La vie de Sara n’est qu’une succession de brunch, d’évènements mondains, de fêtes, de soirées VIP, de frotti-frotta avec la jet-set, de soirées de bienfaisances, sans dire qu’elle travaille pour la fondation de sa belle-mère surnommée  HSS (Hombeline de Saint Sauveur) une mégère pince sans rire, l’archétype de la bonne femme friquée au faîte des bonnes manières, capable de vous plomber une journée avec ses discours cérémonieux. Bref, coincée entre le fils, la belle-mère qui lui vrille les nerfs, le beau-père qui soit dit en passant ne vaut pas mieux, autant dire que la vie de Sara n’a rien d’exaltant. L’aventure ne fait définitivement pas partie de son quotidien autant d’un point de vue social que culturel. Pourtant, au-delà de sa bonne fortune sur laquelle elle ne crache pas (loin de là, elle y va à la dépense), Sara n’est pas seulement une petite fille à papa comme toutes ses copines (d’ailleurs certes en publique les "pleins aux as" font les coincés, mais on découvre qu’en privé il y a beaucoup de dépravés), elle est pétillante, drôle, révoltée, pleine de vie et d’humour. Elle n’a pas sa langue dans sa poche, sait faire semblant, mais ne se fait pas d’illusion sur la réalité du monde auquel elle appartient. Inévitablement, elle se sent oppressée, comme prisonnière d’une existence qui n’est pas la sienne. La pauvre ne supporte plus son American Express, ses 250 mètres carrés à Neuilly, ses vacances à Saint Barth… c’est vrai que ça doit être dur lol. Sur ce point, elle m’a fait penser à Rose. Vous vous dites Rose, qui ? Bah Rose dans le film « Titanic », le plus loooovvve de tous les temps parce qu’on sent la même envie de se défaire de son monde, le même besoin de liberté. Elle n’a qu’une envie : déployer ses ailes et s’envoler ! Sur ce coup-là, j’ai eu la chanson de Maitre Gims en tête Zombie : « tu n’es que l’ombre de toi-même, ta raison se déchire, tu défies tes désirs, laisse-toi tomber, retire ces chaînes qui te freinent, qui te freinent… ». Sara est décidée à retrouver sa liberté, mais lorsqu’elle est sur le point de se faire passer la bague au doigt le chemin parait encore sinueux.

    Sara va à ce moment-là vraiment prendre conscience de ce qui l’attend et ne va pas ménager son petit monde. Autant son fiancé qu’elle n’hésite pas à bousculer que sa mère. C’est ainsi que sur un coup de tête, elle postule de manière anonyme pour un poste de journaliste pour France Télévisions sans savoir qu’elle va faire connaissance avec des banlieusards. Le changement, c’est maintenant, et pour Sara il est déjà en train de s’amorcer. Djalil, un collègue, mais surtout sublime rebeu ne manquera de lui faire prendre le virage qu’elle attend à notre plus grand plaisir. Il va lui faire tourner la tête, mais surtout faire vibrer ensemble le cœur et le corps.

    J’ai beaucoup rit, tellement rit qu’au sortir de ma lecture j’avais la banane. Je crois que c’est la première fois qu’un roman parvient autant à me faire rire alors je tire mon chapeau à Marie Minelli pour son humour piquant parfois incisif, mais toujours très juste, ses jeux de mots brillants et ses allusions toujours bourrées d’humour. Parce que Marie Minelli n’y va pas de main morte pour décrire le microcosme parisien, le petit monde de privilégiés qui habitent Auteuil, Neuilly, Passy…Enfin bref, tous ceux qui ont eu la chance de naître avec une petite cuillère en or dans la bouche, mais surtout un balai coincé dans le c** et qu’on qualifie souvent comme étant de la « haute ». Le genre de personnes pour lesquelles Amex black, Porche, Vuitton, Burberry, Chanel, Yves Saint Laurent, Ladurée… Monaco, Saint Barth, Courch’, New York... n’ont aucun secret. Des personnes qui surtout évoluent dans un monde où tout n’est qu’apparence et non-dit/profits et soirées de bienfaisance, où la vérité c’est que c’est celui qui baisera l’autre le premier qui aura les plus beaux atours.

    Nul doute, je vais vous dire : ce roman claque sa mémé. Pourquoi ? Eh bien cela tient à trois points essentiels : la lecture est fluide, d’un humour savamment dosé et orchestré, mais surtout l’histoire est originale, inédite même dans le sens où c’est du jamais « lu ». Je veux dire, la plupart du temps quand on ouvre un roman, on se dit : « ah ça c’est un Twilight revisité, un Fifty Shades of Grey sauce Disney… il y a encore des tas d’exemples, mais là en fouillant dans ma mémoire, je n’ai aucune référence qui me vient à l’esprit. Certes, j’ai évoqué « Sex in The Kitchen », mais à part le genre, il n’y a pour moi pas matière à comparaison parce que d’une manière indéniable Marie Minelli a une plume bien à elle, reconnaissable. Elle a un regard et un recul sur la société et c’est d’ailleurs grâce à cela qu’elle fait de cet ouvrage un roman brillant. Après quelques recherches sur (attention le savoir va se chercher loin) : Wikipédia (parce que j’aime bien en savoir plus à propos des auteurs que je lis), il s’avère qu’elle est l'arrière-petite-nièce de Helena Rubinstein et la petite-cousine des fondateurs de la marque de chaussures Minelli. Fille d'une ex-mannequin et d'un diplomate, elle vit à Neuilly-sur-Seine depuis sa naissance, ce qui lui a inspiré son roman "Sexe, mensonges et banlieues chaudes". Je comprends mieux pourquoi de fait, elle maîtrise autant son univers, il n’a plus de secret pour elle. Ainsi, je comprends pourquoi j’avais l’impression qu’il y avait du vécu dans ce roman. On ne saura jamais jusqu’à quel point, ça reste le secret de tous les auteurs parce tous y mettent un petit quelque chose d’eux dans leurs écrits mais ici clairement on le décèle d’autant plus que Marie Minelli fait allusion dans le roman à Helena Rubinstein, je ne peux pas croire que ce soit anodin, dont plus de doute pour moi à ce sujet.

    J’ai relevé au fil de ma lecture plein de petits liens qui sont faits avec l’actualité du moment et qui prêtent à sourire. Bon, il y a beaucoup de termes, je l’avoue qui peuvent peut-être gênés ceux qui ne sont pas spécialistes de cet univers, peut-être trop parfois. Ça aurait mérité à certains moments des notes de bas de page, je pense. Moi, je n’ai pas été gênée, mais j’ai pensé à ceux qui allaient se demander de quoi on parlait. On fait même dans le roman des allusions à Game of Thrones, pour les plus jeunes pas de soucis d’autant que je suis fan, mais pour ceux qui détestent la Fantasy et ne regardent pas, ils ne peuvent pas comprendre !

    Ici, on ne se moque pas, on souligne ce qu’il peut y avoir de risible dans l’élite parisienne, on reste très troisième degré, et cela fait un bien fou sans compter qu’il n’y a pas beaucoup d’ouvrages qui s’y attaquent. Et puis, soyons honnêtes, nous les filles on aime bien des fois se pencher sur l’actualité people même s’y on jure par vents et marées qu’on ne lit pas les torchons comme « Public », qui ne sont que des vils racontars, des fouille-merdes … Bref, vous m’aurez compris, on est bien trop intelligentes pour lire ce genre de débilités sans intérêt sinon de faire mousser une fois de plus ceux qui en font la couv :p (Oui, oui je vous vois venir, moi, je n’en lis que pendant la grosse commission, je le jure sur… sur… bah sur le mag Public tient !).

    Oups, j’ai oublié un point capital : L’EROSTIME ! Comment dire ???? Je m’attendais à ce qu’il y en ait plus, je n’ai vraiment compté que trois scènes vraiment érotiques. Bon, outre le fait qu’elles ne soient pas nombreuses, il faut reconnaître qu’elles sont de qualité. La plume est sublime, mais lors de ses passages, elle l’est davantage. C’est sensuel, excitant même, Marie Minelli sait manier le sujet et sait surtout ce qui nous, les femmes, nous fait fantasmer. Elle a l’art d’utiliser les mots autant pour faire rire que gémir et Sara vit des expériences à ce sujet très... très chaudes ! Attention à vos petites culottes les filles xD

    Bon, ok, si on se fie au titre, on a le sexe, les mensonges, or au niveau banlieues chaudes, je suis plus mitigée. Je m’explique : on fait une immersion totale chez les Parigots friqués, mais au niveau de la Seine Saint-Denis, on ne peut pas dire que le lecteur y met les pieds. Je m’attendais à ce que la rencontre des deux opposés de ces deux milieux fasse des étincelles, mais ça n’a pas été le cas. À part Djalil et les autres collègues de Sara, c’est tout ce qu’on obtient de l’univers du 93. On ne passe pas vraiment de l’autre côté du périph’. Dommage, parce que dans ce titre, on s’attendait à ce que ça chauffe, en même temps, j’avais peur des caricatures et stéréotypes, là on n’a pas pris le risque de s’y frotter. J’avais peur  qu’on tombe aussi dans un conte de fées version la belle et le banlieusard, heureusement ce n’est pas le cas non plus. Ouf ! Ce qui m’a fait un peu tiquer  à la fin, c’est que l’histoire se termine vite, Sara s’éprend bien vite de son Djalil sans qu’on sache trop pourquoi. Quelles autres qualités possède-t-il à part celle de la faire jouir ? À mon sens pour qu’on puisse parler également de romantisme, il faut que les sentiments soient mis en avant ce qui n’est pas le cas ici, ils restent au second plan. Si on fait le compte, Djalil et Sara n’ont pas échangé beaucoup de phrases ensemble ^^ On dit que le regard fait beaucoup, on va dire que c’est le cas ici. Bon, certes, à un moment, il n’avait pas besoin de parler, mais bon du coup pour le côté « romantique » du roman, on repassera.

    Cela n’empêche malgré cette petite observation négative que j’ai passé un très bon moment. « Sexe, mensonges et banlieues chaudes » est un roman drôle, frais, bien ficelé qui nous file le sourire, mais surtout qui nous fait rire ! C’est détonnant, surprenant, mais surtout ça vous donne la frite jusqu’à la fin de la journée. Pas moyen de rester insensible à moins que l’univers mondain et les people qui ont le vent en poupe dernièrement vous soient totalement inconnus. C’est une immersion dans l’érotico moderne qui fait du bien et qui ne peut pas laisser de marbre. Un roman féminin comme on les aime et comme on voudrait en lire plus souvent, qui ne se prend pas au sérieux et qui mérite d’être lu, parce c’est drôle, vraiment drôle !

    D’ailleurs, pour ceux qui ont encore envie de rire, Marie Minelli a un blog ici : http://lesfillesbiennavalentpas.wordpress.com/marie-minelli-la-musardine/, et elle publie aussi des articles sexos pour le Huffington Post  comme celui-ci par exemple : http://www.huffingtonpost.fr/marie-minelli/sexe-nouvelles-tendances-2014_b_4548922.html, où elle fait allusion à Game of Thrones dans l’article également, pas de doute Marie Minelli apprécie cette série !

    Voilà, comme d’habitude je papote, je (re)papote, mais cette fois je vous laisse, bon dimanche les manias,

    Xoxo,

    Manue.

     

    P.S : Je ne peux pas m’empêcher, mais en lisant le roman, j’ai pensé à ce sketch des inconnus les rois de l’humour : «  salut, tu vas bien … » ahhhhh j’adore, mdr.

     

     


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  • Commentaires

    2
    Lundi 28 Avril 2014 à 17:53

    *Manue* Ah bah là si tu veux rire dépaysement garanti ! Et oui ça se lit vite en quelques heures à peine donc pour ta PAL ça compte pas :p IL sera bien vitre balayé de la liste :p :D

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    1
    ophelie
    Lundi 28 Avril 2014 à 09:21
    Mdrr nan mais tes chroniques sont vraiment au top!! C'est pas comme si j'avais une PAL a rallonge! Lol mais avec l'été je pense qu'il sera le bienvenu et puis même pas 200 pages ça fera un petit livre sur un transat au soleil! DC n'attend juillet août lol mais moi aussi jveux rire

    Merci :p
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