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Extrait : Be yourself Analyn de Lily lefebure
Prologue
Analyn 8 ans.
J'adore jouer avec Jessica au parc. Maman et Sarah nous emmènent tous les mercredis après-midi quand il fait beau. Les garçons et Keira jouent au foot et Jessica et moi aux poupées. Elle est ma meilleure amie alors maman passe la chercher avant d'aller au parc et quelques fois, elle vient à la maison ou moi à la sienne.
Son papa lui a acheté une nouvelle Barbie princesse étoile pour son anniversaire. J'aimerais bien l'avoir aussi mais en bleu, pas en rose. Jessica n'a pas de maman, son papa est tout seul et ma maman m'a dit que la sienne était partie rejoindre les anges. C'est triste pour elle mais elle me dit toujours que c'est pas grave.
Le ballon vient taper sur le cabriolet de ma poupée et elle vole loin et se casse le bras. Je vais zigouiller mon frère d'avoir raté son tir. Il est trop petit pour jouer avec les grands et il ne fait que des bêtises. Mais ce n'est pas son ballon, ni celui de Jax mais celui de Taylor Potter. C'est le méchant de l'école. Il embête toujours les filles et les petits, il a même coupé la natte de Megan. Il a le même âge que les jumeaux mais il est tellement nul qu'il est encore dans la même école que moi.– Tu as cassé ma poupée ! Il fait un sourire de méchant et je sais qu'il est capable de me taper, même si je suis une fille.
– Oh pauvre gamine ! On joue plus à la poupée à ton âge bébé !
– Tu es un idiot ! Tu es bête comme tes pieds et... j'ai pas pu finir ma phrase parce qu'il a envoyé le ballon dans ma figure et je suis tombée dans l'herbe. Il m'a fait mal mais je ne veux pas pleurer.
– Hé ! Jax arrive et pousse Taylor. Mais il est plus grand que moi donc lui ne tombe pas.
– Qu'est-ce qu'y a le blondinet ? il pousse Jax à son tour et les deux se bagarrent.Mon petit frère essaie d'y aller mais je l'attrape par le bras. Il n'a que six ans, il va se faire mal. Keira appelle sa mère et Sarah arrive avec ma maman en courant. Sarah attrape l'oreille de Jax et de Taylor et les tire vers le haut. Ça doit faire mal.
– Qu'est-ce qu'il se passe ici ? elle gronde et elle fait peur quand elle le fait.
– Il m'a poussé madame !
– C'est parce que tu m'as tapé avec ton ballon et que je suis tombée dans l'herbe ! J'ai mal au nez maman, ma mère regarde mon visage et appuie sur mon nez.
– Rien de grave chérie. Explique-nous ce qu'il s'est passé Ana.
– Taylor a cassé ma poupée avec son ballon alors je lui ai dit qu'il était idiot parce qu'il a dit que j'étais un bébé de jouer à la poupée. Alors il m'a jeté son ballon à la figure et je suis tombée. Jackson m'a défendue et Taylor l'a traité de blondinet. C'est quoi un blondinet maman ?
– Je t'expliquerai plus tard chérie. Jax c'est gentil d'avoir défendu Analyn mais la violence ne résout rien. Et toi Taylor, tu vas présenter tes excuses à Ana et Jax car tu n'as pas été gentil avec eux, il a encore son regard méchant mais dès qu'il regarde Sarah, il baisse la tête.
– Pardon, il dit tout bas et se sauve en courant.
– Jackson, tu es privé de tablette pour la fin de la semaine.
– Quoi ? Mais maman !
– Pas de discussion sinon c'est pour le mois ! Eli a raison, on ne résout pas un conflit par la violence ! Maintenant estimez-vous heureux qu'on ne rentre pas tout de suite ! elles retournent sur le banc plus loin et Jax frappe dans une touffe d'herbe invisible.
– Je suis désolée Jackson. A cause de moi tu es puni, il me regarde et sourit.
– T'inquiète ptite tête ! Je te défendrai toujours, même si je suis privé de tablette pour ça, il passe son bras autour de mes épaules. Elle est où ta poupée cassée ?Je lui montre et il remet le bras en place. C'est à ce moment-là que je suis tombée amoureuse de Jackson O'Brian.
*
* *Analyn, 24 ans.
Jackson est la dernière personne à laquelle je pense avant de sombrer dans le néant. Cette fois, il n'était pas là pour me défendre.
– LYN ? La voix de Jax résonne dans le téléphone mais personne ne lui répond. ANALYN ? C'est toi ? ANALYN ?
- Qu'est-ce que tu comptais faire là ? la voix sèche de Cal me fait sursauter alors que je suis en train de boucler ma valise.
- Je me tire ! j'essaie de ne pas faire transparaître la peur dans ma voix et le bouscule pour sortir de la chambre de notre appartement miteux.
- Tu n’as pas intérêt Ana ! il m'attrape par le bras libre et me tire en arrière m'arrachant un cri de douleur. Tu restes là ! Il est hors de question que tu me quittes tu m'entends !
- Je te trouve en train de baiser une pouffiasse à l'arrière d'une caisse que tu es censé réparer et tu crois que je vais rester ? je me dégage de sa poigne et avance mais il me rattrape dans le salon et prend mon menton entre ses doigts graisseux.
- Tu es à moi Ana. Tu m'appartiens. Non seulement tu vas rester, mais tu vas me laisser te baiser et baiser toutes les gonzesses qui seront pour la plupart meilleures que toi ! Tu es une moins que rien Ana. Et sans moi tu n'es qu'une merde ! Tu n'as plus d'amis, plus de famille alors tu vas être gentille et docile, me ranger tes fringues sinon je vais te faire passer l'envie de faire ta rebelle, je m'arrache à ses doigts sur mon visage et prends le regard le plus noir que je peux.
- Tu te trompes ! C'est avec toi que je suis devenue une merde. J'ai encore de la famille et j'ai fait l'erreur de leur tourner le dos à cause de toi ! J'aurais dû les écouter quand ils m'ont dit que tu étais nocif ! J'étais bien trop aveuglée par mon amour pour toi ! Alors merci de m'avoir ouvert les yeux ! Tu ne fais que me rabaisser. Avant toi j'avais un avenir. Mais tes belles paroles de l'époque se sont infiltrées dans mon cœur d'artichaut. Mais c'est fini maintenant. C'est terminé depuis la première larme que tu m'as fait verser il y a dix mois. Je me casse !Je n'ai pas le temps de faire un pas qu'il m'empoigne les cheveux, me fait tourner et me fracasse le front contre le mur. La douleur fuse dans mon crâne et m’assourdit quelques secondes. J'essaie de me raccrocher à quelque chose mais il me tire vers l'arrière et me jette au sol avec un coup de poing dans la pommette. Déjà déséquilibrée par le coup à la tête, je m'écroule contre le canapé et tombe sur le ventre. Je sens la chaleur de mon sang couler sur ma joue. Il n'y est pas allé de main morte mais je sens malheureusement qu'il n'en a pas fini avec moi.
-TU N'ES QU'UNE SALOPE !
Son coup de pied dans les côtes me fait plier en deux, estomaquée par la violence du choc. Il faut que je me ressaisisse. Je ne peux pas le laisser faire sans me défendre un minimum. J'avise la pièce et repère mon téléphone sur la table basse.
L'avantage d'avoir grandi avec trois garçons, c'est que tu sais te défendre. Je balance mon pied malgré la douleur et rencontre sa cheville. Il perd l'équilibre et chute. Je ne perds pas une minute et me précipite comme je peux sur mon téléphone.
De mes mains tremblantes, je compose le premier numéro qui me vient en tête. J'ai à peine appuyé sur la touche appel que mon bourreau me plaque contre la table basse qui cède dans des bruits de verre brisé sous notre poids. Je ne peux empêcher le cri de douleur de s’échapper de ma bouche alors que les éclats de verre me lacèrent le dos.
Cal se met à califourchon sur mon ventre. Je me débats en vain, je suis trop affaiblie et il est trop fort. Je sens son poing s'abattre sur ma joue droite, puis l'autre sur mon œil gauche. Il m'attrape ensuite parle cou et serre, mais pas suffisamment pour que j'étouffe. Le goût métallique caractéristique du sang envahi ma bouche et j'en crache une rasade pour éviter de m'étrangler dans mon propre sang. Mon corps est engourdi par une douleur sourde et je ne sens bientôt plus le corps de mon bourreau sur moi et les larmes que je retenais jusqu'alors viennent se mêler au sang qui suinte de mes différentes plaies au visage.
J'ai mal à la mâchoire et mon œil gauche est enflé, je ne peux pas l’ouvrir. Sans parler de mes côtes qui me font un mal de chien à chaque inspirations, ma tête que j'ai l'impression de sentir battre sous mon crâne et mon dos lacéré.
Mais quand je crois que Cal en a fini avec moi, j'entends le bruit caractéristique de sa ceinture et de son jean qui se froisse en descendant le long de ses jambes.Et maintenant je vais te baiser si fort que je laisserai mon empreinte qui prouvera à tous que tu es mienne.
J'essaie de me débattre une dernière fois mais mon corps est si endolori que je peux à peine lever les bras. Il réussit à me tourner et les bouts de verre restant me griffent le ventre et la poitrine. Je sens à nouveau son corps répugnant contre moi alors qu'il baisse mon pantalon sur mes cuisses. Au moment où il s'attaque à ma culotte, j'entends la porte qui vient se fracasser contre le mur.
OH SEIGNEUR ! Mais que lui faites-vous ? la voix de Madame Sonny chante comme une délivrance à mon oreille. AU SECOURS ! QUELQU'UN AL'AIDE !!
Cal grogne et je sens à nouveau le froid m'envahir. Il est parti. Mon corps se relâche et je sens les ténèbres prêts à m'envahir. Ma dernière pensée va pour Jackson alors que je regarde mon téléphone. Cette fois il n'aura pas pu me protéger.
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Tags : Extrait, lefebure, violence, amour
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